Nutraceutique, comment communiquer pour rassurer les consommateurs ?
A mon sens, même si la tendance est aux gummies plus colorés les uns que les autres et à l’accessibilité des produits nutrition-santé en supermarchés, magasins bio…, les consommateurs de compléments alimentaires sont plus que jamais en demande de preuves scientifiques pour adhérer avant d’être rassurés et d’acheter.
Derrière ce côté ludique, utiliser des compléments alimentaires pour prendre soin de sa santé reste un acte fort. Et la communication des fabricants doit l’être tout autant : profonde, sécurisante, tangible.
Le besoin d’arguments scientifiques et de démonstrations de leur efficacité est certainement proportionnel aux prix de ces boosters de santé. Les résultats d’études cliniques deviennent capitaux, la transparence sur le sourcing largement plébiscitée.
Influenceurs & pharmaciens, même combat ?
Pour autant, faut-il prendre comme parole d’évangile tout ce qu’on nous « vante » ?
A mon sens, les blogs fabricants et avis consommateurs sont à regarder au microscope car plus ou moins neutres ou plus ou moins experts.
Côté consommateur, je suis toujours fortement étonnée de l’impact qu’ont les influenceurs sur les ventes des compléments alimentaires alors que ces derniers ne sont pas forcément experts en pharmacie ou ne sont pas toujours en capacité d’interpréter ou de demander les résultats aux marques dont ils font la promotion. Certains ont néanmoins l’avantage de se faire « la voix du peuple », de faire office de testeurs, de lanceurs d’alerte, et d’avoir une certaine liberté de parole. Néanmoins, je recommanderais d’utiliser ces influenceurs santé avec parcimonie, au risque de nuire gravement à la légitimité des commanditaires.
Côté fabricant, on peut s’interroger sur les bénéfices et études avancés par ces derniers via leur packaging, leurs publicités, site, blog et leur service consommateurs. Doit-on accorder à tous le même crédit ? Si on peut faire confiance à certains laboratoires français ou européens les yeux fermés. La réglementation n’y étant pas toujours aussi stricte, peut-être doit-on avoir plus de recul vis-à-vis des laboratoires hors U.E. ?
Les faits, rien que l’effet
La nature ayant horreur du vide, chacun joue avec les règles du jeu qui sont établies sur le marché de la nutrition-santé.
Je rappellerai que la réglementation européenne impose uniquement aux fabricants de justifier les allégations relatives aux bénéfices d’un complément alimentaire. Libre à chacun de vendre vitamines, minéraux, extraits de plantes, omégas, acides aminés, sans démontrer scientifiquement leur impact sur la santé.
La concurrence étant féroce, la différenciation indispensable, de plus en plus d’entreprises de la nutraceutique misent sur une communication étayée pour développer leur part de marché.
Avoir les ressources en interne pour prouver comme pour communiquer est alors indispensable. En tant que recruteur, nous nous devons comprendre cet enjeu, de connaître la réglementation, afin d’accompagner au mieux le entreprises de la nutraceutique dans le recrutement de leurs talents.
Pour aller plus loin, je vous recommande l’excellente intervention d’Odile Capronnier (Biofortis), Cécile da Cunha (Ingredia & University of Westminster), et Grégory Dubourg (Nutrikeo) lors du salon Nutr’Event 2024.
Responsable du pôle Agroalimentaire – Ingrédients & PAI